jeudi 10 octobre 2013

Les logonimos ou logos animaux à gogo !

Blablanimo introductif... 

Les animaux ont toujours joué un rôle symbolique important pour l'Homme depuis la préhistoire, il suffit de penser aux peintures de la grotte de Lascaux. Plus tard, les rois et empereurs se les sont souvent appropriés dans leur armoiries, tel François 1er qui choisit la salamandre considérée, à son époque, comme invulnérable aux flammes, ou encore Napoléon 1er qui préféra, lui, l'abeille symbole d'immortalité et de résurrection associée à l'aigle symbole de la victoire militaire. 

Les logonimos

Si tout ça appartient désormais au passé, aujourd'hui, pourtant, les animaux restent porteurs d'une symbolique forte, comme cela se constate, notamment, dans les noms et les logos des marques ! Et là je vous avoue quelque-chose, c'est qu'entre deux articles similaires, il m'est arrivé de choisir l'un plutôt que l'autre, uniquement parce que le logo animalier me plaisait. C'est vrai que les marques ayant un animal comme logo sont légion quand on commence à y prendre garde. Si nombreux que je me suis contentée de recenser uniquement celles ayant, à la fois, un animal comme nom et comme logo.
D'ailleurs, vous pensez qu'ils font quoi au mois d'août tous ces logonimos ? Eh bien, une fois les soldes terminés, ils partent en vacances, comme beaucoup d'entre-nous à cette époque. La preuve, j'en ai retrouvé un nombre invraisemblable sur la côte bretonne, où j'ai passé quelques-jours cet été. Ils frétillaient tous de bonheur à batifoler sur les rochers et à barboter dans l'eau ! J'ai même pensé à les kodakiser, voilà le résultat. A vous de les reconnaître !...





Cette liste n'est évidemment pas exhaustive. Ce serait même sympa si vous, lecteurs plein de sagacité visitant mon blog, me laissiez un petit message pour me faire connaître ceux auxquels je n'aurais pas pensé. N'hésitez-pas, je ne mords pas ! D'ailleurs, si certaines des marques mentionnées avaient l'idée de m'envoyer une doudoune pour passer l'hiver bien au chaud, ou bien une tablette de chocolat, ou encore une belle tuture rutilante et rugissante pour me remercier de la pub planétaire, que dis-je interstellaire, que je leur fais, ce ne serait pas de refus !


Mon logonimo

 A contempler tous ces jolis logonimos, cela m'a donné envie d'en créer un pour mon blog consacré aux animaux au sens large. J'ai finalement choisi Sally la Saliticide, l'araignée sauteuse à laquelle j'ai consacré plusieurs messages. Voilà le résultat, enfin la première ébauche... J'ai bien essayé de m'inspirer, un peu, de Charley Harper, mais je dois avouer que je n'y suis pas encore vraiment arrivée...



jeudi 25 juillet 2013

Punaise, une dentelière sur ma fenêtre (Tigre du Platane) !

Étonnante visite en cette mi-juillet : un insecte VIP (volant identifié à Paris) qui fait dans la dentelle ! Il était là discret à trottiner sur ma fenêtre, mais il n'a pas échappé à mon œil expert en bestioles en tous genres. Vite, j'ai saisi mon Canon rose bonbon pour lui tirer le portrait et là quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai agrandi les photos sur mon ordi : cette minuscule bébête (3 mm à tout casser) était d'une stupéfiante beauté dans sa robe de dentelle qui ferait pâlir de jalousie toutes les mariées 100% polyester made in China de la saison !

photo 1 : Tigre du platane sur un coton tige

Exaltée par ma découverte, j'ai vite essayé de savoir à qui j'avais affaire, et là, il faut bien avouer que j'ai un peu galéré, mais je l'ai finalement démasquée cette sacrée bébête !

Cet insecte appartient à la famille des punaises (Tingidae), il est appelé tigre du platane (Corythucha ciliata) ou encore punaise dentelière du platane.

Un punaise tirée à quatre épingles


photo 2 : Tigre du platane (Corythucha ciliata) sur une vitre

Son extravagante robe de dentelle blanche se compose précisément de deux hémélytres, les ailes antérieures partiellement sclérifiées, qui recouvrent les ailes postérieures membraneuses permettant à l'insecte de voler ; du pronotum, plaque de l'exosquelette ou sclérite qui recouvre le premier segment du thorax, et qui se caractérise par la présence d'expansions foliacées qui le font ressembler à un casque de samouraï. Ces parties sont entièrement réticulées, d'où cet aspect de dentelle ou de guipure. Toutes ces fanfreluches paraissent d'ailleurs assez encombrantes, car si l'animal volète, il ne semble pas capable de le faire bien longtemps, ni très vite. Et pas très agile pour se déplacer sur une vitre non plus, contrairement à une mouche, car à chaque fois qu'il essayait de le faire sur ma fenêtre, inlassablement il finissait par retomber sur le dos, dévoilant par en dessous un corps entièrement noir et luisant.


Un habit de dentelle vraiment digne d'une reine ! Mais d'ailleurs, si l'on regarde de plus près les robes d'une reine bien connue, Élisabeth 1re d'Angleterre, on reste scotché par les incroyables et merveilleuses collerettes, fraises, et expansions en dentelle en tous genres qui les ornent sur ses différents portraits ! Comme quoi, les hommes croient inventer beaucoup de choses, alors que bien souvent, ils ne font que reproduire ce qui existe déjà dans la nature ! Du coup, j'en ai profité pour relooker Elisabeth avec des "sycamore lace bugs" (tigres du platane en anglais), qui remplacent haut la main les dentelles d'origine !

photo 3 : Elisabeth and the Sycamore Lace Bugs



Un Vampire végétarien


J'ai voulu en savoir un peu plus sur la triste réputation de mon hôte et je suis donc partie enquêter sur le terrain. Au péril de ma vie, la sueur perlant sur mon front, je  m'enfonçai dans la jungle parisienne à la recherche du terrible tigre et, Le cœur battant la chamade, me glissai prudemment dans le Jardin du Luxembourg, riche en vénérables platanes. Ah ! c'est vrai qu'il sont particulièrement superbes ici avec leur troncs énormes et leur denses feuillages qui cachent complètement le ciel.

photo 4 : platane du Jardin du Luxembourg (Paris)

Rien d'alarmant ne me sauta aux yeux quand je contemplai ces centenaires encore bien verts pour leur âge ! Rassurée et pour me remettre de mes émotions, je m'offris un capuccino au café du Luco, restant à siroter et buller le reste de l'après-midi. J'en conclus alors que ce tigre du platane n'était en fait qu'un tigre de papier ! Mais malheureusement mes conclusions s'avérèrent bien vites erronées...

Comme à leur habitude les grosses bébêtes bleues sifflantes ont fini par se réveiller en fin de soirée pour chasser tous les bulleux attardés comme moi, et fermer les grilles pour la nuit. Non je ne parle pas des mouches à m..., mais des gardiens du jardin du Luxembourg. Il faudra d'ailleurs que je leur consacre prochainement un message, aux mouches bien évidemment...  Bon, assez de digressions. A regret, je me retrouvai donc dans la rue de Médicis, bordée d'un côté de marronniers et de l'autre de platanes. Je ramassai nonchalamment deux feuilles de platane, ce que je n'avais même pas penser à faire dans le jardin, je les ai retournai, et là, horreur, le conte de fée avec les robes de princesses était en train de tourner au film d'horreur avec des vampires !

photo 5 : Corythucha ciliata le vampire végétarien

Première feuille : un tigre !


photo 6 : feuille de platane attaquée par le tigre du platane


En retournant la première feuille, j'ai trouvé un tigre bien vaillant. Sur le dos de cette feuille on repère des taches jaunes qui sont le résultat de ses méfaits. En effet, le tigre du platane est un insecte piqueur suceur qui vit à la surface inférieure des feuilles de platane qu'il ponctionne pour se nourrir. Elles finissent alors par se dessécher et tomber.


photo 7 : tigre du platane (Corythucha Ciliata) sur une feuille de platane

Deuxième feuille : des œufs et des larves de tigres !


photo 8 : feuille de platane avec oeufs et larve du tigre du platane (Corythucha ciliata)

La deuxième feuille que j'ai ramassée était encore en plus mauvais état, elle avait perdu sa couleur verte, pratiquement complètement desséchée. Après l'avoir retournée, j'ai identifié des œufs, des exuvies (enveloppe laissée par l'insecte après la mue) et une larve en vadrouille. Tous appartenaient à l'espèce de la punaise dentelière !

Lutte écologique

Le tigre du platane a donc, sans doute possible, envahi Paris. Il est originaire des Etats-Unis et du Canada et a été signalé pour la première fois en Italie dans les années 60, et dans le sud de la France dans les années 70. Aujourd'hui il s'est répandu un peu partout dans le monde : Europe, Russie, Chine...


photo 9 : Samouraï Jack futur vainqueur des tigres du platane ?


Alors que faire ? Jusqu'à présent, seuls des traitements chimiques ont été employés, mais se sont avérés insatisfaisants par bien des aspects, comme à Lyon. Aujourd'hui, la recherche s'oriente vers une lutte écologique, mais les résultats restent à venir.

Moi je propose de faire appel à Samouraï Jack le vaillant samouraï qui a combattu pendant plusieurs saisons (télévisuelles) Aku avec son "magic sword" et qui est aujourd'hui au chomdu. Il n'y aurait que lui pour parvenir à terrasser cette armada de Nosferatu végétariens en habit de noce ! Pour l'occasion le lui ai confectionné une superbe armure en dentelle...



mardi 2 juillet 2013

Mille sabords une araignée cracheuse dans ma baignoire !

Comme animal cracheur, on connaît le lama surtout grâce à la célèbre mésaventure du capitaine Haddock dans "Tintin au Tibet" ; depuis peu on parle également fréquemment d'une autre espèce cracheuse peu ragoutante dans les médias, le  footballeur. Mais tout ça c'est peanuts à côté de l'araignée cracheuse, Scytodes thoracica, malheureusement bien moins célèbre ! Heureusement, l'une de leur ambassadrices est venue me voir en ce mois de juin pour me demander de lui consacrer un message, afin de réparer cette injustice.
C'est la seule représentante de la famille des Scytodidae sous nos latitudes et elle ne se rencontre que dans les maisons.


photo 1 : Scytodes thoracica l'araignée cracheuse

Aaah ! je ris de me voir si belle...


Photo 2 : Scytodes thoracica l'araignée cracheuse vue sous différents angles

C'est vraiment une très belle araignée avec ses tâches brun sombre sur un fond plus clair qui rappellent la peau d'un léopard ! Avec en prime, sur le céphalothorax, deux motifs symétriques  pouvant faire penser aux ouïes d'un violon. "Mon violon d'Ingres ce sont les araignées et non Kiki de Montparnasse !" aurait certainement dit Man Ray s'il avait eu la chance de rencontrer cette séduisante demoiselle alanguie dans sa baignoire comme moi !


photo 3 : motifs caractéristiques du céphalothorax de Scytodes thoracica

Comme on peut le remarquer sur notre araignée, il lui manque une patte arrière. Il faut savoir que les araignées sont capables de s’automutiler, c'est-à-dire de sectionner une de leur pattes, pour sauver leur vie, par exemple quand elles sont attaquées par un prédateur. Celle-ci pourra repousser, bien que plus courte et plus fine, à la prochaine mue, à condition qu'il y en ait une suivante. En effet, au cours de leur vie, les araignées muent plusieurs fois avant d'arriver à maturité, leur nombre varie suivant les espèces. Étant donné la taille respectable de notre ambassadrice, 6 mm, il est probable qu'elle avait atteint sa taille adulte et qu'elle serait restée "heptajambiste" jusqu'à la fin de ses jours.

Fille ou garçon ?

Distinguer le mâle de la femelle est difficile chez cette espèce. En effet, la femelle ne possède pas d'épigyne, fente génitale, sur la face ventrale de son abdomen, et le mâle a des pédipalpes qui se différencient difficilement de ceux de la femelle, alors que généralement ceux des mâles présentent à leur extrémités des bulbes copulatoires ressemblant à des "gants de boxes". Néanmoins, les femelles (4 à 6 mm) sont, à maturité, légèrement plus grandes que les mâles (3 à 5 mm), et ces derniers présentent quand même de légers renflement en forme de poire à l'extrémité de leurs pédipalpes ; en conséquence, comme l'araignée que j'ai photographiée mesure autour de 6 mm et que ses pédipalpes sont très fins, je pencherais quand même en faveur d'une femelle adulte.

Super glu écologique

photo 4 : Scytodes thoracica l'araignée au crachat de super glu

Sa technique de chasse est très particulière et lui a donné son nom d'araignée cracheuse. En effet, elle projette sur ses proies et prédateurs éventuels, une substance collante qui les immobilisent à la vitesse de 28 mètres par seconde, soit à 100 km/heure ! Un vrai pistolet à colle cette araignée cracheuse ! Allez, vous savez ce qu'il vous reste à faire désormais, jetez tous vos tubes de super glu de la célèbre marque, et optez pour la colle 100% écologique : adoptez une araignée cracheuse ! C'est aussi efficace, la preuve, nous avons réussi à coller le capitaine Haddock au plafond, test réalisé sans trucage, naturellement !


Vas-y Mollo ! 

Si c'est la championne incontestée du crachat de colle en revanche, quand elle se déplace, elle est indolente, voire hésitante. Il faut dire aussi que malgré ses six yeux (une des rares araignées à n'en pas posséder huit), elle est aveugle et préfère chasser la nuit. Mais alors, me direz-vous comment fait-elle pour repérer ses proies et ajuster si bien son tir ? Eh bien, c'est apparemment au moyen de ses longues pattes avant qu'elle se repère, avant d'ajuter son tir à environ 1 cm de sa proie, c'est presque du tir à bout portant. 

Bon je vous gâte, car j'ai réalisé une petite vidéo, montrant l'élégante sur le catwalk improvisé de ma baignoire, c'est quant même plus classe que la démarche déhanchée des tops de la fashion week, non ?




Mea culpa...

Ayant vite compris, l'importance de mon invitée, j'ai voulu la garder quelques temps auprès de moi, afin de tenter d'observer son tir de super glu. Je l'ai donc mise dans une tasse transparente, en espérant finir par lui trouver un met de choix lui permettant de mettre ses talents de cracheuse à exécution. Malheureusement, les jours sont passés, ce que je lui ai proposé n'était visiblement pas à son goût (un anthrène des musée), et finalement, après une semaine, j'ai fini par la retrouver immobile, toute recroquevillée au fond de la tasse. Là franchement, je ne me suis pas sentie fière du tout... Certes, je lui aurais évité une mort violente sous les crocs de Pépite, ma chatte très friande d'araignées dont j'ai parlé dans un précédent message (Les trois chats dans la baignoire), mais je ne suis pas sûre que cette mort lente par la faim était plus enviable... Bon, je l'aurais quand même immortalisée grâce à quelques photos et une petite vidéo réalisées, encore une fois, grâce à mon compact Canon Powershot E1 rose bonbon...

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, ils sont les bienvenus ! 
Et à consulter mes autres messages sur les araignées.
Araignée du matin...
J'ai une araignée au plafond : Sally la Salticide
Love story chez les Salticides


dimanche 9 juin 2013

Love Story chez les Salticides (araignées sauteuses)

Quand Samy rencontre Sally sous le ciel de Paris !

Hier, une semaine exactement après la visite de Sally la Salticide (voir message précédent), une autre araignée sauteuse est venue me rendre une petite visite ! Tout de suite, grâce aux recherches que j'avais effectuées pour Sally, j'ai su qu'il s'agissait encore de l'espèce Pseudeuophrys lanigera, mais que cette fois c'était un mâle, que j'ai baptisé Samy. Il est sûrement venu retrouver Sally, sa dulcinée, qui se trouve probablement toujours chez moi, bien que je ne l'ai toujours pas revue. 
Que c'est beau d'assister en direct à la naissance d'une love story arachnéenne !


photo 1 : love story entre Sally et Samy les Salticides (Pseudeuophrys lanigera)

Un macho, un vrai, avec du poil partout !

 
photo 2 : araignée sauteuse mâle (Pseudeuophrys lanigera)


Il s'avère que Samy est plus petit que Sally, puisqu'il mesure 3 mm au lieu de 5 mm. D'autre part, le contraste entre les parties sombres et claires du corps est plus marqué, c'est-à-dire que les parties brunes du corps de Sally sont quasiment noires chez Samy. La pilosité au niveau des parties claires est aussi plus abondante. Enfin, l'abdomen est nettement plus petit comparativement au céphalothorax, alors que c'est l'inverse chez Sally. Ce fringant jeune homme au regard ténébreux ne pouvait que faire chavirer le cœur de Sally !


photo 3 : araignée sauteuse mâle (Pseudeuophrys lanigera) sous différents angles

Danse nuptiale chez les Salticides

Malheureusement, je n'ai pas encore eu la chance d'assister à la danse nuptiale de Samy devant Sally, mais j'ai pu la visionner pour d'autres espèces de Salticides grâce à Youtube. Je suppose donc que chez Pseudeuophrys lanigera, elle se rapproche de ce que l'on peut voir sur la vidéo ci-dessous, où Le mâle tourne autour de la femelle en tendant régulièrement sa première paire de pattes, telles des antennes, et en émettant différents sons. Il faut avouer que le résultat est assez surprenant, pour ne pas dire carrément comique !




Il existe même des salticides en Australie appelées "peacock spider" (genre Maratus) qui effectuent, dans un chatoyant costume, un incroyable solo de danse digne de la performance de Nureyev dans la variation de l'Oiseau bleu du ballet "La Belle au Bois Dormant" de Tchaïkovski !  Lors de l'accouplement le mâle retourne complètement l'abdomen de la femelle et y introduit l'extrémité de ses pédipalpes contenant le sperme. Les images, magnifiques, sont dues à Jürgen Otto.





Je souhaite donc à Sally et Samy de vivre une belle et longue histoire d'amour et de donner naissance à plein de petites Salticides qui viendront faire du trampoline sur mes murs et mon plafond !





dimanche 2 juin 2013

J'ai une araignée au plafond : Sally la Salticide (araignée sauteuse)

Une nouvelle visite d'octobébète cette semaine dans mon petit chez-moi parisien !  Après de brèves recherches sur le net, j'ai découvert qu'Il s'agissait d'une araignée sauteuse appartenant à la famille des Salticides : Pseudeuophrys lanigera. Cette famille d'araignées est la plus représentée avec 5337 espèces. J'en ai déjà vu à plusieurs reprises, elles sont minuscules et se rencontrent couramment sur les murs et les plafonds. Dès que l'on s'approche d'elles, généralement elles se carapatent. Celle-ci est parmi les plus grosses que j'ai pu observer, enfin tout est relatif, car elle mesurait tout au plus 5 mm. 
A peine le temps de sauter sur mon Canon rose bonbon pour lui tirer le portrait, qu'elle avait déjà disparu, la chipie ! J'ai quand même fini par la retrouver, mais à plusieurs mètres de l'endroit initial, elle avait donc déjà eu le temps de parcourir plusieurs mètres en moins d'une minute, un vrai bolide ! Après la séance photo, elle a chuté dans le capharnaüm de mon placard, où il m'a été impossible de la retrouver, malgré tous mes efforts, mais je ne désespère pas de la revoir un jour prochain... Bon voilà un bon motif pour me décider, enfin, à faire un peu de rangement : retrouver Sally la salticide !...


photo 1 : araignée sauteuse femelle (Pseudeuophrys Lanigera)

Ce qui la différencie des autres araignées qui ont déjà été présentées dans ce blog (voir le message précédent : Araignée du matin), c'est son aspect trapu et ses énormes yeux qui lui donnent un côté carrément craquant ! Si, si, j'insiste ! D'ailleurs, je recommande à tous les arachnophobes de regarder les photos, car, non seulement, il seront guéris de leur phobie, mais je suis même sûre qu'une bonne partie d'entre-eux deviendra archachnophile !

C'est une fille !

Le triangle plus pâle sur le céphalothorax et le motif en "Y" sur l'abdomen permettent d'identifier Pseudeuophrys lanigera et de la distinguer de Pseudeuophrys erratica d'apparence très proche, mais sans dessin caractéristique sur le corps. 



photo 2 : Pseudeuophrys Lanigera femelle en vue dorsale

Dans le cas présent, on peut même ajouter qu'il s'agit vraisemblablement d'une femelle, le mâle présentant des couleurs plus contrastées. Je l'ai donc baptisée Sally cette jolie salticide !

T'as de beaux yeux tu sais !

Elle possède quatre paires d'yeux sur le céphalothorax. La première paire centrale est énorme et mobile. La deuxième accolée à la première est légèrement plus petite. La troisième située latéralement est comparativement minuscule. Enfin, celle située à l'arrière est de taille intermédiaire entre la deuxième et la troisième paire. La Salticide est donc pourvue d'une excellente vue et d'un champ de vision de 360 °. Toute cette optique de haute précision alliée à des pattes courtes et robustes font qu'elle est parfaitement adaptée à la chasse à vue.


photo 3 : les 4 paires d'yeux de Pseudeuophrys Lanigera

Vous pensiez tous que Jean Gabin complimentait Michèle Morgan sur ses beaux yeux clairs dans "Le Quai des Brumes" ; mais pas du tout, il admirait les beaux yeux noirs de la mignonne salticide qui venait de sauter sur son béret. Vous ne me croyez pas, eh bien regardez, c'est pas une preuve, ça ???!!!...

photo 4 : les beaux yeux de Michèle Morgan et de Pseudeuophrys Lanigera

Elle voit la vie en rouge et vert


photo 5 : la vision en rouge et vert des salticides

L'araignée sauteuse ne peut pas voir la vie en rose, la malheureuse, mais seulement en rouge et en vert, ce qui s'avère finalement bien plus utile pour elle. Des chercheurs japonais de l'université d'Osaka ont travaillé sur la vision en profondeur de la salticide. Elle ne possède pas la vision binoculaire, contrairement à nous qui pouvons ainsi évaluer les distances grâce à la parallaxe, c'est-à-dire que plus un objet en déplacement est éloigné de nous, moins il nous semble se déplacer vite. Chez les araignées sauteuses, les distances seraient évaluées différemment grâce à leurs deux plus gros yeux (paire 1 sur photo 3), en comparant l'image nette formée sur les couches profondes de la rétine sensibles à la lumière verte avec l'image floue formée sur les couches supérieures de la rétine sensibles à la lumière rouge. Ce qui signifie que plus l'image rouge est floue, plus la proie est éloignée ! Sacrément astucieux et visiblement très efficace ! Eh bien, si jamais une araignée sauteuse est myope et daltonienne, là c'est carrément la cata, elle n'a plus qu'à se mettre au lait de soja et aux antidépresseurs pour survivre la pauvre...


Championne du saut en longueur

 
photo 6 : record du saut en longueur pour la salticide loin devant Mike Powell !


La salticide peut sauter jusqu'à 40 fois la longueur de son corps, soit 20 cm pour notre araignée de 5 mm !  Quand on pense que Mike Powell détenteur du record mondial dans cette discipline saute moins de cinq fois sa taille en longueur, et encore avec élan contrairement à notre araignée sauteuse, c'est donc à cette dernière que revient la médaille d'or !

Longue vie donc aux salticides, ces araignées si extraordinaires malgré leur minuscule taille. La prochaine fois, plutôt que de les écraser, prenez un loupe et observez-les, ce ne sera pas du temps perdu, mais que du bonheur, parole de Colochat ! 



mercredi 15 mai 2013

Les zozios du Luco : les moineaux

Voici enfin le deuxième volet de notre grande saga consacrée aux oiseaux du Jardin du Luxembourg, à Paris. Il est entièrement dédié, cette fois, aux moineaux. Il est vrai que ce sont des oiseaux tellement communs, que l'on oublie souvent de s'y intéresser, à tort ! Heureusement, Colochat est repartie, appareil photo en bandoulière, dans la brousse du Luco pour en rapporter un reportage exclusif !

photo 1 : moineau mâle sur sa balançoire

Les moineaux domestiques (Passer domesticus) appartienent à l'ordre des passereaux. Comme les pigeons, les cafards et les rats, ils se sont parfaitement adaptés à l'environnement urbain, et côtoient l'homme probablement depuis la Préhistoire. On parle de relation de commensalisme, plus clairement, cela signifie que ces petites boules de plumes exploitent l'homme sans contrepartie. Ce qui n'est pas vrai du tout pour moi, qui ai beaucoup de plaisir à les observer et à les photographier !

L'habit fait le moineau

Ils tireraient leur nom de leur ressemblance avec les moines. Je suppose que cela fait référence au plumage dorsal brun et à la calotte crânienne grise bordée de brun, qui pourraient faire penser à la robe de bure et à la tonsure ou couronne monastique des moines franciscains. Mais, bon quand on y réfléchit un peu, les moineaux existaient bien avant la création des ordres monastiques, donc ce sont plutôt les moines qui ressemblent à des moineaux, et non l'inverse !...

photo 2 : moineau mâle au Luco

J'ai trouvé un très beau portrait de moine peint par Le Pérugin qui peut aller dans le sens de cette argumentation. Je l'ai agrémenté de moineaux que j'ai pris en photo, et en fond j'ai mis les jolis tons moussus de la fontaine Médicis.

photo 3 : le moine et les moineaux par le Pérugin et Colochat

En conséquence, on peut donc dire que Saint-Francois d'Assise, à l'origine de l'ordre des Franciscains et célèbre également pour son sermon des oiseaux, doit tout aux moineaux et qu'il n'est rien d'autre que le commensal de ces derniers, c'est-à-dire qu'il leur a tout piqué, l'habit et sa popularité, sans rien leur apporter en contrepartie, que je sache !

Une vie de moineau n'est pas monacale

Ils possèdent l'aire de répartition géographique la plus vaste parmi les oiseaux. Les couples restent ensemble toute leur vie. La femelle pond trois à huit œufs qui éclosent au bout de deux semaines ; trois semaines seulement après leur éclosion, les jeunes quittent le nid. Sachant que la période de reproduction s'étend du début du printemps à la fin de l'été, qu'un couple peut avoir trois couvées par saison, que la maturité sexuelle est atteinte dès la saison de reproduction suivant la naissance, soit dès six mois pour des individus nés à la fin de l'été, et que l'espérance de vie varie de quatre à sept ans, et peut même atteindre treize ans, combien de descendants aura un couple de moineaux ? Sortez les calculettes, je ramasse les copies dans dix minutes ! Allez, je vous donne la réponse, le chiffre atteint est compris entre 27 et 300 !!!! On peut donc conclure que la réclusion monacale et le célibat sont très éloignés du mode de vie des moineaux domestiques !

Madame, Monsieur

Chez les moineaux, il est facile de distinguer le mâle de la femelle grâce à leur plumage, le dimorphisme sexuelle est donc marqué.
 
photo 4 : madame à gauche et monsieur à droite sur le bord de la fontaine Médicis


Le mâle

Le plumage du mâle est gris bordé de brun sur la tête, avec un petit point blanc situé à l'arrière de l’œil. Une bavette noire orne son cou. Le dos est brun et noir tout comme les ailes qui sont agrémentées, en plus, d'une barre blanche. Le ventre est uniformément gris. Deux types de plumages existent : nuptial et internuptial. En période internuptiale, les couleurs sont plus ternes et la bavette moins développée. Tous les moineaux mâles que j'ai photographiés durant ces mois de mai et d'avril 2013 portent un plumage nuptial, à l'exception, peut-être, de celui de la photo 7 à la bavette peu développée, il s'agit vraisemblablement d'un jeune mâle.

photo 5 : moineaux mâles du Jardin du Luxembourg

photo 6 : moineaux mâles en plumage nuptial au bord de la fontaine Médicis

photo 7 : jeune moineau mâle au Luco

photo 8 : moineau mâle en vue ventrale au Luco

La femelle

La femelle moineau présente un plumage aux couleurs moins contrastées que chez le mâle. Les jeunes lui ressemblent, à l'exception des bords du bec encore jaunes.

photo 9 : moineau femelle au Jardin du Luxembourg

photo 10 : moineau femelle en vue ventrale au Luco

photo 11 : moineau femelle avec une brindille dans la bec

J'ai rencontré beaucoup plus de moineaux mâles que de moineaux femelles durant mon safari photographique ; alors, certes, leurs couleurs se confondent davantage avec leur environnement comme sur la photo 11, mais je ne pense pas que ce soit la raison principale. J'ai ainsi dû retourner plusieurs fois au Luco, dans le seul but de parvenir, enfin, à en photographier quelques-unes, alors qu'en même temps j'accumulais les photos de mâles. Comme nous sommes en période de reproduction, peut-être restent-elles davantage dans le nid à couver ou à s'occuper des jeunes ?

Le bain public


photo 12 : fontaine Médicis, Jardin du Luxembourg

Comme dans la savane africaine, au Luco, c'est au niveau des points d'eau que l'on fait le plus de rencontres, et en particulier à la fontaine Médicis. La grande statue en bronze sur le rocher représente le cyclope Polyphème, le regard tourné vers Galathée dont il est amoureux, mais qui, elle, n'a d'yeux que pour le beau berger Acis. Bon tout ça, ça n'est rien que du blabla ; en effet, lors de mes séjours répétées près de la fontaine, j'ai fini par gagner la confiance du géant, qui m'a confié que, depuis le temps, il n'en avait plus rien à faire de Galathée, que ce qui l'émerveillait désormais c'était les nombreux oiseaux qui viennent chaque jour à la fontaine pour s'y désaltérer, s'y baigner et y faire un brin de causette. J'ai pu ainsi prendre en photos différentes espèces d'oiseaux à cet endroit, je les présenterai prochainement dans d'autres messages.

Narcisse 

Certains viennent même y jouer les Narcisse, comme ce moineau qui paraît être ébloui par son reflet dans l'eau : "Oh ! que je suis beauuuuu !"

photo 13 : moineau mâle et son reflet au bord de la fontaine Médicis

 La grande toilette 


Les photos les plus cocasses et attendrissantes que j'ai pu prendre, ce sont celles de moineaux prenant leur bain. Eh bien, aucun doute à avoir, ce sont les champions incontestés de la propreté, et monsieur autant que madame ! Ils ne se contentent pas de faire trempettes, ils s'agitent énergiquement et les gouttelettes d'eau virevoltent partout autour d'eux ! A côté un Terre-Neuve en train de s'ébrouer a l'air bien ramollo ! Ce sont les seuls oiseaux que j'ai vus à la fontaine faire leurs ablutions avec autant d'application.

photo 14 : moineau mâle prenant son bain à la fontaine Médicis

photo 15 : moineau femelle prenant son bain à la fontaine Médicis

photo 16 : couple de moineaux après le bain

Les potins mondains du jardin

 

photo 17 : un brin de causette entre moineau et pigeon Ramier

La fontaine est aussi l'endroit idéal pour pépier, roucouler et s'échanger les potins entre moineau et pigeon ramier !... On remarquera, ici, la différence de taille entre les deux. Ce qui est étonnant aussi sur cette photo, c'est le plumage du moineau qui s'accorde joliment avec les teintes grisâtres de la pierre et brunâtres des feuilles sur le rebord du bassin, tandis que le plumage du pigeon ramier se fond tout aussi parfaitement avec le gris bleuté de la pierre dans l'ombre. La fontaine est vraiment le décor idéal pour prendre de jolies photos d'oiseaux.

Le moineau de Picasso

Si le dessin de pigeon de Picasso dont il a été question dans un précédent message est devenu mondialement célèbre, le moineau n'a pas pour autant été oublié par le peintre espagnol, il en a fait un exquis petit croquis en 1907. Je réalisé un petit photomontage avec ce dessin et l'ombre chinoise du moineau Narcisse de la photo 11 ; en arrière plan, j'ai mis la photo d'une des pierres de la fontaine.

photo 18 : moineau de Picasso et moineau du Luco

Une chouette idée de pochoir à réaliser incognito sur la fontaine Médicis ?... 
Chuuuuuuut, je n'ai rien dit du tout !!!!...


dimanche 5 mai 2013

C'est louche !

Eureka !

Comme nous l'ont montré Archimède dans sa baignoire et Newton avec sa pomme, les éclairs de génie viennent souvent lors des activités quotidiennes les plus banales. Eh bien, moi, c'est en contemplant une cuillère que m'est venu une petite idée. En effet, j'ai été amusée par la façon dont mon image était déformée sur la surface concave de celle-ci, du coup, je me suis dit que l'on pouvait sûrement réaliser des photos rigolotes grâce à cet instrument optique rudimentaire, qu'il n'y avait pas forcément besoin d'un super objectif fisheye pour ça.

Les photos ont été réalisées grâce à la goguenarde collaboration de Zouzou, avec mon Canon Powershot E1 rose bonbon, objet désormais culte de ce blog.

Zouzou

Quelques cuillerées à soupe de Zouzou

Avec une banale cuillère à soupe, on obtient déjà des résultats détonants ! La belle Zouzou se transforme en un être des plus inquiétants, hybride d'alien et de gargouille !...


Une cuillerée à soupe de Zouzou
  
Trois cuillerées à soupe de Zouzou

Toute exaltée par ma révolutionnaire découverte, j'ai couru dès le lendemain matin au rayon quincaillerie de mon supermarché, et là quel ne fut pas mon éblouissement devant les cuillères et les louches de toutes sortes, aux effets d'optique plus renversants les uns que les autres ! Après avoir tergiversé pendant une bonne heure devant toutes ces merveilles, je me suis décidée pour une grande cuillère et une louche sphérique.

L'effet cuillère

Avec la grande cuillère, j'ai réussi à métamorphoser Zouzou en monstre à deux têtes, trois nez et cinq yeux ! Plus besoin d'aller à Tchernobyl ou au musée Picasso pour admirer, ce genre de chose !

Zouzou et l'effet cuillère (3)

L'effet louche

Avec la louche, Zouzou se transforme en "Destroy Kitty" et en chauve-souris albinos !
 
L'effet louche sur Zouzou : Destroy Kitty (1)


L'effet louche sur Zouzou : Destroy Kitty (2)

Sur le montage ci-dessous, j'ai rassemblé les clichés les plus amusants obtenus grâce à l'effet louche sur Zouzou.

Zouzou et l'effet louche : florilège

L'Ugly Therapy

De fil en aiguille, j'ai pris conscience du potentiel de ma surprenante découverte, et j'ai abouti à l'élaboration de l'"Ugly Therapy". 
Si chaque matin, lorsque vous vous regardez dans la glace, vous vous faites inlassablement la même réflexion : "Chuis môôôôôôôôôôche, ouuuuuin !!!!!", alors cette thérapie est faite pour vous, les résultats sont garantis !

D'abord, dès votre réveil, n'allez surtout pas dans votre salle de bain, mais dans votre cuisine et munissez vous d'une louche bien polie. Une fois l'objet bien en main, asseyez vous, la première fois le choc peut être rude. Une fois bien assis, regardez-vous bien en face sur la surface concave de la louche. Vous devriez à peu près obtenir ceci : un monstre hydrocéphale ou microcéphale.

Ugly Therapy : l'effet monstre hydrocéphale

Ugly therapy : l'effet monstre microcéphale

Restez ainsi à vous contempler au moins dix bonnes minutes, sans détourner la tête. Si la dose est trop forte la première fois, commencez par seulement cinq minutes. Ensuite, rangez l'objet de torture à sa place et préparez-vous un solide petit déjeuner, vous devez reprendre des forces après l'épreuve, c'est important.
Enfin, une fois bien requinqué, allez dans votre salle de bain, et regardez-vous droit dans le miroir. Vous verrez alors s'afficher sur votre visage un large sourire, et la pensée qui vous viendra immédiatement à l'esprit sera  : "Meuuu non, chuis pas môôôôche !" 
Les premiers résultats sont généralement obtenus au bout d'une semaine, mais il est conseillé de continuer le traitement pendant un mois, si l'on veut obtenir des résultats durables dans le temps.